Published on août 2nd, 2021 | by Marie Parant Squires
0Une Interview de Jonathan Karrant avec French Quarter Magazine
Nous sommes partis à la rencontre de Jonathan Karrant qui vient de sortir son troisième album de jazz Shadow Fall en collaboration avec Joshua White.
Crédit Photo d’En-tête : Rudy and Peter Skitterians de Pixabay
Jonathan, parlez nous un peu de votre parcours dans la musique et de ce que performer à Las Vegas représente pour vous.
Je suis originaire d’Arkansas, ensuite je suis parti à New york et j’ai déménagé sur la côte Ouest où j’ai vécu à San Diego pendant environ 6 ans avant d’arriver à Las Vegas. Ma famille est originaire de Grèce et du Liban mais la majorité de ma famille vit maintenant en Arkansas. En grandissant, depuis l’âge de 5 ou 6 ans, je savais que je voulais travailler dans le domaine du spectacle. En Arkansas, j’ai fait beaucoup de publicité, théâtre et j’ai travaillé avec des orchestres comme celui de l’université où j’étudiais. Et après j’ai été accepté au William Esper Performing Arts Academy à New York où j’ai suivi des leçons privées avec les chanteurs et interprètes Marilyn Maye et Kurt Elling.
J’ai essayé de déménager à Las Vegas mais à cette époque ce n’était pas le bon moment pour moi, donc je suis parti en Californie et j’ai travaillé ma technique vocale là-bas et j’ai commencé à sortir de la musique et des albums, et a gagné des fans là-bas. J’ai commencé à sentir que San Diego n’était plus vraiment ce que je recherchais et je performais déjà beaucoup ici à Las Vegas, et sur la côte Ouest donc j’ai décidé que ce serait mieux pour moi d’être basé à Las Vegas.
Je suis allé à l’université pendant quelques années mais j’étudiais le business à l’époque. Un jour, un professeur m’a dit “Tu n’as pas besoin d’un diplôme en musique si tu ne veux pas enseigner la musique”. Il m’a dit que j’avais déjà du talent et une bonne musicalité donc j’ai décidé d’étudier un peu de business pour avoir une notion de quelque chose d’autre si je voulais une carrière de repli.
Ma mère m’a toujours dit “Si tu as une carrière de repli, c’est ce que tu feras au lieu de ta passion”. Dans un sens, ça serait beaucoup plus facile d’être un stock broker ou un vétérinaire. Ça serait plus facile parce que le business de la musique vient en vagues, il y a beaucoup de hauts et de bas. Si tu vas vraiment te concentrer sur une chose, c’est compliqué de diviser son temps, et de mettre la musique sur le côté même si ça reste dans le champ du divertissement. Et c’est important pour moi d’avoir le temps de m’amuser et de sortir dans la vie, je ne veux pas juste travailler, manger et dormir.
Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir le Jazz plus qu’aucun autre genre ?
Même très jeune, j’aimais beaucoup les chansons du Great American Song Book (“Grand livre des chansons Américaine”) Louis Armstrong, Frank Sinatra, Ella Fitzgerald et tout ce genre de musique. En recherchant plus mon genre musical, je me suis intéressé plus à des chanteurs de Jazz comme Carmen McRae et Mel Tormé.
Le jazz m’a vraiment choisi dans un sens parce que j’ai toujours gravité autour de ce genre de musique. En ce moment même, ce que l’on écoute dans cet hôtel, je pense que ça serait tellement mieux d’écouter un trio de Jazz ou quelque chose de ce genre. Je pense que ça améliorerait l’ambiance de cet endroit, pour moi le Jazz est comme un luxe sophistiqué, et j’aime ce genre à cause de sa sophistication.
Des artistes comme Frank Sinatra ou Louis Amstrong, même si Sinatra était plus un chanteur de variété, ils chantaient tous les chansons du Great American Songbook, certains de manière plus Jazzy, d’autres de manière plus “pop”, mais c’était le genre de musique populaire à l’époque. Maintenant c’est considéré comme un genre obscure comme beaucoup d’autres styles de musique comme Reggae ou Country.
Quel est votre endroit favori pour performer ou écouter du Jazz ?
Il y a des clubs de Jazz incroyables à New York, je recharge mes batteries quand j’y passe du temps. Avant la pandémie, j’y étais à peu près quatre fois par an pour performer mais je m’arrangeais toujours pour avoir un peu de temps pour me promener et absorber toute la musique que je pouvais trouver là-bas. Ici, à Las Vegas, nous sommes la capitale du monde du divertissement, ce qui est très bien, mais parfois je sens vraiment que j’ai besoin de passer du temps à New York pour cette raison.
Y a-t-il toujours du Jazz joué à Las Vegas compte tenu de tous ce divertissement qui caractérise Las Vegas ?
Avant la pandémie, il y avait plus de Jazz ici. Le Myron’s cabaret jazz room permis d’avoir beaucoup d’artistes phénoménaux, c’était vraiment bien que cette salle soit ici. Ils espèrent la rouvrir en Septembre. C’est là où j’ai enregistré mon album au Smith Center; c’est vraiment une salle incroyable. Donc oui je pense qu’il y a toujours du jazz joué à Las Vegas.
J’ai trois albums et trois singles; la chanson de Noël, Lady in Red (« Femme en rouge ») et I’d rather go blind (« Je préfèrerais être aveugle).
En parlant de chanson de Noël, votre single était une reprise très originale de cette chanson classique, avez-vous déjà considéré sortir un album complet de chanson de Noël ?
J’espère en faire un bientôt, beaucoup de gens m’ont demandé d’en faire un mais je sentais que l’année dernière, en 2020 n’était pas le bon moment pour sortir un album de Noël particulièrement dans le monde du Jazz. Je sais que beaucoup d’artistes de variété ont sorti des singles, mais je pense que dans le monde du Jazz, un album complet est toujours très respecté donc j’ai attendu pour sortir « Shadow Fall » (« Chute de l’ombre ») parce que je voulais partir en tournée avec. Donc en choisissant de le sortir en 2021, on a fait deux spectacles ici, et un à Palm Springs et on ira à Los Angeles et San Diego en juillet et en septembre.
Concernant mon single, j’avais beaucoup de chansons de Noël préférées mais j’ai décidé de m’intéresser à la version pop de la chanson de Mariah Carey et j’ai regardé toutes les versions de cette chanson et j’ai découvert que ça n’avait jamais était fait de manière Jazzy donc j’ai décidé que je serai le premier à le faire. C’était vraiment gratifiant d’être le premier à chanter cette chanson de cette manière parce que vous savez ce genre de chansons sont enregistrées et enregistrées tout le temps par tellement d’artistes… Ma chanson est classifiée en tant que Jazz et musique de fêtes, je pense que ma musique n’est jamais si compliquée qu’il faut un diplôme en musique pour l’apprécier.
Quelles sont vos sources d’inspiration dans la musique que vous chantez ?
J’aime les chansons qui racontent une histoire et les chansons qui peuvent émouvoir mon public, je crois que ce que les gens se rappellent plus à propos de nous c’est la manière dont on les fait se sentir. J’essaye d’apporter beaucoup d’humour entre les chansons sur scène, j’essaie de faire rire les gens, mais quand je commence à jouer la musique, j’essaie vraiment de leur faire ressentir quelque chose, c’est ce qui m’inspire.
J’ai vu que vous partagiez la couverture de votre nouvel album avec un autre artiste, Joshua White, pouvez-vous nous en dire un peu plus à propos de cette collaboration ?
Tous mes albums précédents avaient au moins trois musiciens ou plus. Cet album n’était que tous les deux, Joshua White et moi. Joshua est un pianiste phénoménal qui a gagné il y a quelques années le Thelonious Monk International Piano Competition à New York. J’ai probablement travaillé avec ce pianiste le plus. Cela fait à peu près 9 ans que l’on joue ensemble et je pense qu’on a un vrai respect musical mutuel et notre travail quand on est ensemble sur scène. Quand on a commencé à travailler ensemble, j’ai commencé à recevoir des retours très positifs du public qui nous disait que l’on avait une très bonne synergie musicale et que l’on fait de la magie quand on joue ensemble, donc j’avais envie de documenter ça et je voulais vraiment montrer au monde la relation musicale que l’on a ensemble. Beaucoup de chansons dans cet album reflète notre amitié musicale, j’en ai choisi certaines, il en a choisi certaine et d’autres sont des chansons dont on a parlé en coulisses comme la chanson Detour Ahead (“Détour proche”), on avait jamais joué cette chanson avant de l’enregistrer main on en avait parlé quelques fois and on avait partagé ensemble différentes versions de cette chansons.
Le matériel de cet album reflète notre travail à tous les deux et c’était intéressant de faire un album avec seulement voix et piano parce que c’est dénudé, c’est vulnérable, il n’y a rien à cacher pour ni l’un ni l’autre, le public a l’opportunité d’écouter quelque chose de différent.
Particulièrement pendant cette période, où la vie est moins pleine d’activité qu’avant pour beaucoup de gens, sortir cet album est il me semble approprié à ce qui se passe en ce moment, c’est plus sincère, plus artistique et aide que c’est que nous deux ce n’est pas autant “groovy” que ça le serait si l’on avait des percussions.
Je joue un petit peu de piano mais en général je ne joue pas sur scène. Je préfère concentrer toute mon énergie vers le public en général et je travaille aussi avec des pianistes phénoménaux comme Joshua alors je préfère leur laisser cette mission.
Avez-vous une carrière en dehors de la musique ?
Non pas de carrière traditionnelle, la musique est tout pour moi. J’ai pensé monter une compagnie d’agents pour artistes mais je ne l’ai pas encore développée. Et bien sûr, pendant Covid, j’étais en train de me dire que peut-être je devrais faire autre chose parce que je suis à la merci des performances en direct pour gagner de l’argent. Tu gagnes toujours des résidus sur la sortie d’un album ou singles mais comme les gens peuvent l’écouter sur Spotify or l’écouter sur Youtube gratuitement, vraiment pour gagner de l’argent dans le business de la musique maintenant, tu dois faire des concerts live… ça m’a vraiment fait réfléchir à ce que je ferais s’il y a une autre pandémie à venir, -qu’est ce que je vais faire pour survivre-, mais pour le moment je garde la musique et qui sait ce que le future nous réserve…
Qui est votre plus grand fan et qui admirez-vous and vous inspire le plus ?
Ma mère a toujours été très compréhensive en grandissant, probablement la plus supportive parce qu’elle est aussi une artiste. Elle est peintre, danseuse et enseignante donc oui je pense qu’elle comprend mieux. Mon père est un homme d’affaires, il était compréhensif mais ça lui a pris plus longtemps d’adhérer à mes objectifs de carrière. Mes grand-parents étaient très originaux et musicaux donc tout le monde a toujours été très encourageant et c’était une très bonne structure pour moi. Ils travaillaient aussi tous très dur donc c’était vraiment bénéfique pour moi d’avoir cette base en grandissant.
Je ne pense pas avoir un artiste en particulier, il y en a tellement eu et pour des raisons différentes et à des moments différents de la semaine… (rire) J’aime des styles différents mais certainement Mel Tormé, Carmen McRae, Nancy Rosen qui ont été des personnes qui m’ont permis d’apprendre beaucoup vocalement. Plus d’actualité, Dee Dee Bridgewater est quelqu’un qui a beaucoup de succès en ce moment. Quand vous la voyez sur scène, elle est tellement libre, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi libre et ouverte qu’elle et c’est vraiment quelque chose qu’il faut voir de ses propres yeux. Dee Dee est vraiment une artiste actuelle qui m’émerveille quand elle est sur scène.
C’est incroyable comment la musique en live a un impact tellement différent… l’écouter chanter, oui elle est merveilleuse, ses albums sont très biens mais la voir en direct n’a aucune comparaison parce que ce qu’elle apporte sur la scène est une expérience totalement différente.
Avez-vous déjà eu l’opportunité de performer à l’étranger ?
“On and on”, est mon premier album et ça a fait un carton étant le premier. J’ai joué à Londres, à Paris, je crois que la salle s’appelait “La Cave”. J’ai aussi été en Grèce et d’autres endroits mais j’ai beaucoup aimé Paris et surtout la nourriture française, je ne pouvais pas m’arrêter de manger, je voulais juste manger, manger et manger. J’ai passé deux semaines là-bas et j’ai adoré la musique. J’espère y revenir bientôt. J’ai une bonne amie de Californie qui habite à Paris, et nous avons décidé d’un jour échanger nos appartements pour une saison. J’aime beaucoup les petites salles intimes, New York en a aussi beaucoup. Quand j’étais en Europe, il y avait du Jazz partout, c’est toujours si populaire là-bas.
Trouvez-vous une bonne communauté musicale ici à Las Vegas ?
Las Vegas veut impressionner les touristes avec tout le glamour et paillettes ce qui est très bien et ça a sa place ici mais j’ai remarqué en vivant ici plus longtemps que j’ai plus à faire dans la communauté locale parce les locaux apprécient le strip mais la plupart d’entre eux ne vont jamais sur le strip… Il y a une communauté musicale vraiment incroyable ici et les personnes qui suivent la musique ici semblent vraiment connecter avec ce que je fais et ce que d’autres artistes font, plus probablement que le touriste moyen qui veut boire et faire la fête. Ça a vraiment été génial de se connecter avec les gens ici, beaucoup de personnes sont venues ici pour partir à la retraite, ils ont le temps et l’argent et veulent accéder à quelque chose de plus sophistiqué… certains jouent au golf, d’autres vont voir des concerts de musique live et c’est vraiment une bonne opportunité pour moi.
Où peut-on trouver votre musique ?
Mon site internet est www.jonathankarrant.com et vous pouvez aussi me trouver sur Facebook, Instagram, Twitter, Youtube, Apple Music et Spotify.
Pendant Covid, j’ai pris le temps d’aller dans le studio et j’ai sorti deux singles qui ont été enregistrés en 2020. I’d rather go blind (“Je préférais être aveugle”), soul blues, jazz enregistrement de la chanson d’Etta James, la chanson de Noël, et j’ai aussi enregistré 9 chansons dans le studio, avec des musiciens dont le trompettiste Kenny Rampton avec qui on a enregistré quelques duos. J’ai quelques chansons de plus à finir et après je sortirai probablement un nouvel album en février 2022, et j’espère un jour aussi avoir cet album de Noël.
Prochaines dates de performance :
Le 10 septembre : Los Angeles
Octobre : Arkansas